petit retour sur la saison d’été 2022, comme si vous y étiez !
Retour sur une saison pas comme les autres.
Après un hiver sec, les guides de haute montagne se posait beaucoup de questions sur les conditions
qu’ils allaient rencontrer.
Pas de surprise : peu de neige en altitude et des canicules précoces font fondre la neige et la glace,
les glaciers souffrent.
L’adaptation sera le maître mot, direction le rocher ( ce qui n’est pas pour nous déplaire chez Happy
Mountains).
Ici un petit aperçu des courses (sous le signe des traversées) que nous avons pu guider cet été.
On commence par la classique des classiques avec la grande traversée du Pelvoux en passant par
son point culminant : la pointe Puiseux à 3943m . C’est une course mixte majeure des Écrins que
cette année nous avons attaquée par « les Rochers Rouges », l’itinéraire historique de juillet 1828
tout de même !
C’est une traversée variée avec de l’escalade facile, l’impressionnant glacier des Violettes et ses
crevasses géantes, des rappels en pagaille et un final par l’astucieux cheminement de chasseur
équilibriste sur les fameuses vires d’Ailefroide.
Quelques jours plus tard nous attaquons la traversée des Bœufs Rouges, cette fois-ci départ du
refuge du Sélé qui a éte repris cette année par la super Sophie.
Pour se réveiller d’une courte nuit, l’aventure commence par la remontée du grand glacier du Sélé
jusqu’au col du même nom.
Du col l’arête se dessine devant nous jusqu’à son sommet à 3516m. La course se déroule de part et
d’autre de l’arête avec quelques pas d’escalade un peu plus marqués.
C’est un sommet où la grandeur et le coté sauvage de l’Oisans sont saisissants, et être plusieurs
cordées là-haut serait de la malchance…
Une longue descente nous attend ensuite jusqu’au refuge des Bans pour retrouver ses gardiens, ses
grillades et les salades de leur potager d’altitude de qualité.
La semaine suivante nous allons à l’attaque de la fameuse traversée des Aiguilles de Sialouze
entourés des trois géants du secteur : Le Pelvoux 3943 m, Le Pic Sans Nom 3913 m et Les
Ailefroides 3954 m.
Un rocher rouge de pur qualité, des passages de grimpe vertigineux avec des allures de granite
Corse et de petits tafones.
Le départ se fait au refuge du Pelvoux pour rejoindre la brèche inférieure de Sialouze en passant par
le glacier du même nom.
A partir d’ici c’est parti pour plusieurs heures d’arête avant d’atteindre le sommet de l’aiguille de
Sialouze à 3597m. S’en suivent encore quelques « gendarmes » à franchir ou contourner (oui parfois
selon l’humeur du gendarme nous prenons un chemin détourné) pour rejoindre la brèche supérieure
de Sialouze et attaquer les rappels vertigineux qui ramènent au glacier.
Prochain objectif: la Reine Meije ou la course en traversée de référence en Oisans.
La traversée de la Meije c’est trois jours d’immersion en haute montagne en passant par les
mythiques refuges du Promontoire et de l’Aigle.
Le premier jour direction les Enfetchores depuis le téléphérique
de la Grave. Après 500 m de grimpe dans du terrain à chamois et un cheminement astucieux, le
glacier de la Meije prend place sous nos crampons et nous amène sur la brèche de la Meije qui
permet de basculer sur le refuge du Promontoire.
Le deuxième jour c’est LE grand jour avec l’ascension du Grand Pic et ses 3983 mètres d’altitude, en
passant par les historiques Pas du Crapeau, couloir Duhamel, murailles Castelnau, dalles des
Autrichiens et Le Cheval Rouge qui mènent au sommet du grand Pic avec près de 900 mètres
d’escalade.
La suite, longue et variée, consiste a franchir les différentes dents jusqu’au Doigt de Dieu à 3953m.
Quelques rappels ramènent au glacier du Tabuchet et à l’insolite refuge de l’Aigle, le plus haut
d’Oisans à 3450 mètres, qui accueille les alpinistes depuis 1910.
Pour finir une longue descente entre glaciers, arêtes et alpages nous amènent jusqu’au Pont des
Brebis, 2000 mètres plus bas.
A bientôt la-haut
Antoine